La pandémie pousse les assureurs vers le Cloud
L’assurance est à la traîne par rapport à la plupart des autres secteurs lorsqu’il s’agit de l’adoption du Cloud. En tant que société de conseil ayant une longue expérience dans le domaine de l’assurance, nous avons pu le constater par nous-mêmes.
Au cours de la dernière décennie, le cloud a été au centre des préoccupations de la plupart des secteurs d’activité. Les cabinets d’études prévoient une croissance des services du cloud public en 2020, malgré une diminution prévue des dépenses IT mondiales.
Au début de la décennie, les assureurs étaient peu enclins à utiliser le cloud, par crainte des problèmes de sécurité des réseaux et des données. Depuis, le secteur du cloud a considérablement évolué et les services de cloud sont désormais complétés par une variété de services et de technologies natives du cloud pour renforcer la résilience et la sécurité. Les taux d’adoption du cloud et les statistiques montrent que les efforts de gouvernance et de conformité sont de moins en moins intimidants, même pour les secteurs les plus contrôlés et les plus gouvernés. Nous pouvons le constater en Europe, dans une enquête réalisée entre 2018 et 2019, l’intégration dans la stratégie globale IT des CIOs des assurances d’une expansion significative du modèle du cloud a augmenté de manière générale pour l’IaaS (50 %), le PaaS (57 %) et le SaaS (57 %) (Source : Celent).
Les fournisseurs et services de cloud computing étant devenus courants, les assureurs peuvent désormais dépasser ces craintes et commencer à tirer parti de la puissance et de la flexibilité de l’adoption de ces services.
Avec l’arrivée du COVID-19, les priorités dans les décisions de dépenses IT ont changé radicalement. Le gel des embauches et des investissements est devenu monnaie courante, et les assureurs sont plus sélectifs et plus prudents dans toutes nouvelles activités. Malgré le gel généralisé des dépenses, de plus en plus d’assureurs cherchent maintenant à déplacer leur infrastructure informatique vers le cloud.
Réactions à court terme
Pour réaligner les stratégies métier, environ la moitié des assureurs IARD ont pris des mesures à court terme en se concentrant sur les investissements dans les systèmes à haute priorité et en accélérant les capacités numériques/virtuelles (Source : Celent). Les mesures de confinement et de distanciation sociale ont souligné l’importance des compétences online et des interactions à distance lors de la réalisation des processus commerciaux internes et externes.
Objectif à long terme
Dans une enquête menée par Celent, les assureurs IARD ont été interrogés sur leurs initiatives IT post-pandémie. Les réponses font état de trois importantes initiatives stratégiques à long terme de ces assureurs (Source : Celent).
Divers services en Cloud proposent des solutions pour ces initiatives prioritaires, et par conséquent, nous commençons à voir un intérêt central pour l’utilisation du nuage dans le secteur de l’assurance.
Le Cloud peut prendre de nombreuses formes, selon notre point de vue.
Le Cloud est un pont pour les compétences à distance
Traditionnellement, opérer avec un bureau virtuel nécessitait des serveurs sur site et une ancienne infrastructure de bureau virtuel (Virtual Desktop Infrastructure ou VDI). La maintenance et l’exploitation de ces serveurs nécessitaient beaucoup de temps et de travail. Par ailleurs, les performances étaient limitées à la capacité de ces serveurs internes, et une augmentation soudaine du trafic risquait de les surcharger et d’avoir de graves conséquences pour l’utilisateur final. De plus, l’allocation des ressources était inefficace et nécessitait souvent des changements de configuration ad hoc et une surveillance manuelle constante. Cela prenait donc beaucoup de temps.
Grâce à une infrastructure de bureau virtuel dans le cloud, les entreprises peuvent tirer parti des avantages de la flexibilité, de scalabilité et de la sécurité de la technologie du cloud.
La nature centralisée et accessible à distance de la VDI sur le cloud réduit considérablement les coûts des entreprises. Dans un document de recherche approfondi comparant la VDI sur site et la VDI sur le cloud public, des gains de valeur pour les entreprises ont été prédits en termes de réduction des coûts, de productivité du personnel et d’autonomisation des utilisateurs, pour un total de 2 015$ par an et par utilisateur (Source : IDC). Le support peut à présent répondre à distance aux incidents depuis n’importe quelle localisation, sans avoir à se déplacer. Les mises à jour et les correctifs des logiciels et des systèmes d’exploitation peuvent être appliqués de manière centralisée, sans qu’il soit nécessaire d’adapter chaque appareil individuellement. Enfin, l’accessibilité de ces ressources peut également être automatisée pour tenir compte des compétences et des rôles de l’utilisateur final, qu’il s’agisse de développeurs, d’agents ou même de réassureurs.
La capacité de performance d’une infrastructure dans le Cloud est efficace et pratiquement illimitée. À mesure que la technologie se développe et que les initiatives de télétravail se multiplient, les charges de travail continuent de fluctuer et s’alourdir. Les coûts du cloud s’adapteront à ces besoins en ressources tandis que l’infrastructure s’adaptera à ces exigences de performance et dimensionnera l’allocation des ressources, y compris les licences de logiciels. Tous ces efforts peuvent désormais s’appuyer sur l’automatisation et la création de scripts sophistiqués, et ne nécessitent pas une forte présence de l’équipe de support.
Les cyberattaques et les vols de matériel sont devenus moins problématiques. En effet, les données physiques ne se trouvent pas sur le matériel, et toute passerelle vers le nuage central peut être protégée en suivant les meilleures pratiques en matière de conception d’infrastructures dans le nuage, complétées par une vaste sélection de services de sécurité natifs du nuage. Les tactiques modernes de Disaster Recovery peuvent réagir efficacement à tout type de problème technique, sans craindre la perte de données. La conformité et la gouvernance ne sont plus des excuses valables.
Le Cloud est un outil de contrôle des coûts
Lorsqu’elle est correctement configurée et gérée, une infrastructure dans le Cloud dispose des outils nécessaires pour mesurer et contrôler l’augmentation des coûts IT. Beaucoup d’entreprises déplaceront leurs opérations vers le cloud pour cette seule raison. Pour bien comprendre les avantages et le retour sur investissement d’une migration vers le cloud, il semble logique de bien maîtriser l’architecture existante et les coûts informatiques. Ainsi, une vue approfondie et grande échelle de l’ensemble de l’organisation est un début logique pour une telle entreprise.
Les services sont souvent interconnectés avec diverses intégrations et ressources partagées, et il peut être très difficile d’avoir une évaluation détaillée des coûts d’infrastructure. Ce constat est très courant, et même les organisations les plus matures et les plus développées auront du mal à détailler et à suivre tous les coûts informatiques. Les CIO et les départements IT n’ont souvent pas les moyens ou les outils pour les superviser de manière adéquate. Sans la possibilité de pouvoir disséquer les coûts, il est difficile de les optimiser et de les gérer efficacement. Ces problèmes deviendront de plus en plus évidents compte tenu du fait que le COVID-19 a augmenté le travail à distance et les demandes de ressources informatiques en interne.
Permettre l’existence de ce problème entravera la progression vers la transformation digitale. En même temps, il peut être difficile, voire impossible, de détailler avec précision les avantages financiers du passage au cloud. Avant la migration vers le cloud, les décideurs doivent se contenter de bribes de haut-niveau sur les coûts et considérer la transition vers le cloud comme la possibilité de visualiser et de suivre les coûts, en utilisant des outils de cloud comme les calculateurs de coût global de possession (TCO) et d’autres fonctionnalités administratives.
Le Cloud est une boîte de Pétri pour la transformation digitale
La culture de la numérisation peut se développer comme une culture de microbes.
Il suffit d’examiner toutes les nouvelles sur le cloud, et vous constaterez facilement que le marché du cloud regorge de dernières technologies en matière de machine learning, d’IA et d’analyse. Même les jeunes entreprises InsurTech fournissent des services prêts pour le cloud ou natifs du cloud, qui peuvent facilement s’intégrer à une solution de cloud existante. De nombreux assureurs ont déjà commencé à migrer vers le cloud dans des fonctions périphériques, comme le CRM, l’ERP, les ressources humaines et les portails orientés client. Le nuage a effectivement servi de portail vers les nouvelles technologies.
Nous avons remarqué que les assureurs prennent peu à peu des initiatives de cloud computing. Certains assureurs construisent leur propre nuage privé ou mettent en place des environnements hybrides pour combiner les nuages publics et privés. Ce sont des mesures sûres et efficaces pour commencer la migration vers le cloud. Les assureurs IARD sont plus susceptibles d’utiliser un environnement hybride et de laisser les fonctionnalités centrales en interne, probablement pour éviter les risques et problèmes liés à la conformité et à la sécurité.
Bien qu’il s’agisse d’une grande réussite, il est maintenant nécessaire d’évaluer les avantages d’une transformation complète vers le cloud, même pour les charges de travail et les données les plus critiques. Une mise en œuvre réussie de la sécurité, de la conformité et de la gouvernance est à la portée de toutes les entreprises, et peut même être améliorée sur le cloud. Quelle que soit votre position sur le chemin de la transformation du cloud, une analyse et une évaluation approfondies peuvent toujours être utiles pour comprendre les avantages tangibles et intangibles de la migration vers le cloud.
Le Cloud est en train de devenir une norme du marché. Nous devons agir maintenant.
Les États-Unis n’ont pas réussi à adapter la conversion au système métrique. La NASA a perdu un vaisseau spatial en 1999 à cause d’une conversion erronée, ce qui a entraîné des pertes de 125 millions de dollars. S’ils avaient converti plus tôt, le coût global et l’effort auraient été moindres, et la transition aurait été plus simple. Malgré ces obstacles, la NASA est passée au système métrique en 2007.
De même, à mesure que vos systèmes IT deviennent plus complexes et accumulent des données, la transformation vers le cloud devient de plus en plus coûteuse. L’effort requis pour la transition devient également de plus en plus important.
Mais il n’est pas trop tard pour commencer maintenant.
Chez Sollers, nous pouvons vous aider à évaluer et à gérer votre passage au cloud. Nous pouvons aider votre société à acquérir de nouvelles connaissances et à découvrir différentes voies pour vos projets. Nous avons eu de nombreux engagements avec les principaux assureurs européens, en prenant en charge les migrations vers le cloud et les plates-formes de déploiement conteneurisées pour les systèmes cœur de métier et les interfaces clients. Notre évaluation approfondie des business cases et de l’architecture du cloud vous guidera dans une transformation significative vers la prochaine génération de technologie.
Auteur: Shinnosuke Fuchigami, Senior Analyst chez Sollers Consulting
Shinnosuke est un professionnel expérimenté qui a été consultant pour de grands fournisseurs et qui a une expérience de projet avec des clients du secteur de l’assurance en tant que responsable de l’assurance qualité et gestionnaire de mise en production. Au sein de Sollers Consulting K.K., Shinnosuke est responsable du développement interne des sujets liés au cloud.